Avec ses parfums envoûtants et son packaging coloré, The Body Shop a fait parti de mes marques favorites pendant longtemps. Mais depuis que je m’intéresse au bio, j’ai découvert quelques petites surprises qui se cachent derrière ce nom, que je vais vous expliquer en détail dans cet article.
Tout a commencé avec l’idée “révolutionnaire” d’Anita Roddick, fondatrice de la marque, selon laquelle il était possible de faire du commerce tout en faisant le bien autour de soi. Une approche novatrice à l’époque.
En 1976, la première boutique The Body Shop ouverte en Angleterre, a connu un véritable succès. A peine 2 ans plus tard, la marque étend son champ d’action et en profite pour ouvrir sa première boutique internationale en Belgique. Dès 1982 le rythme s’accélère avec l’ouverture de 2 boutiques par mois en Europe, puis un peu partout dans monde.
The Body Shop est également à l’initiative de nombreuses campagnes. Plusieurs d’entre elles furent en collaboration avec Greenpeace (dont la campagne “Sauvons les baleines” en 1986 ou en 2002, la campagne internationale pour la promotion des énergies renouvelables).
En 1990, l’entreprise s’engage dans la philanthropie par la création de la Fondation The Body Shop, une oeuvre caritative qui vise à protéger les droits humains, les animaux et l’environnement. S’en suivront plusieurs actions notables dont la campagne Stop aux violences conjugales, lancée pour récolter des fonds en faveur des victimes, ou encore la campagne contre les tests sur les animaux en partenariat avec Cruelty Free International.
En lançant en 1987 un tout nouveau produit étiqueté “Commerce Equitable”, The Body Shop communique son intérêt pour des modèles économiques favorisant l’égalité des revenus dans le commerce traditionnel. Ce produit sera le premier d’une longue série. La société d’origine britannique se fait racheter en 2006 par le groupe L’Oréal, puis 11 ans plus tard, par l'entreprise brésilienne Natura Cosmeticos.
Avec un historique aussi riche, on se rend compte à quel point la marque est engagée et influe en faveur des droits de l’homme, des animaux et de l’environnement. En définitive, pas grand chose lié directement à leur activité principale, à savoir les cosmétiques.
The Body Shop fait partie de ses marques qui possèdent des valeurs très prégnantes. En effet, la marque milite pour une beauté totalement cruelty-free, c’est à dire sans cruauté animale, et a été la première marque de cosmétiques à lutter contre les tests sur les animaux.
Le commerce équitable faisant partie des valeurs clés de l’entreprise, ils ont mis en place un programme permettant de doubler la quantité d’ingrédients venant du commerce équitable afin d’aider les communautés qui les produisent à s’enrichir équitablement. The Body Shop a été la première entreprise à se lancer dans les échanges équitables dans le secteur de la beauté.
Protéger la planète est aussi d’une grande importance pour l’entreprise, que ce soit l’environnement ou les animaux. Voici quelques initiatives notables :
Encore une fois, de belles valeurs, beaucoup d'actions louables, mais finalement peu de choses liées à son coeur de métier, à savoir la qualité de ses produits cosmétiques… Vous voyez où je veux en venir ?
Avec un positionnement similaire à Yves Rocher, les tarifs des deux marques sont relativement proches. La vraie différence se situe au niveau de la communication d’Yves Rocher, centrée autour de la “cosmétique végétale” alors que The Body Shop communique essentiellement sur des produits vegan, cruelty-free et venant du commerce équitable.
Soyons francs, la marque n’est pas bio (ou en tous cas, ses produits ne sont pas certifiés bio), mais toute sa communication autour de l’environnement et des animaux peut laisser entendre le contraire. Avec beaucoup de verdure dans leur marketing, de fruits sur leurs packagings et de bois dans leurs boutiques, l’illusion est parfaite ! Mais laissons-leurs le bénéfice du doute, on a déjà vu des marques complètement naturelles sans aucune certification bio.
Au regard des prix, on observe des tarifs plutôt élevés, mais avec une qualité de produits de supermarchés. L’intégration du commerce équitable peut faire monter les prix, mais à 20€ le pot de beurre corporel, ça commence à faire cher pour un produit de qualité très moyenne.
The body Shop cible un public plutôt jeune, assez féminin, même si les hommes sont tout de même bienvenus puisqu’une gamme de produits leurs est dédiée. Avec des packaging colorés et des odeurs fruitées, les parfaits clients de la marque seraient des femmes entre 15 et 40 ans.
Regardons les compositions d’un peu plus près avec quelques exemples de produits :
Analyse de la composition par INCI Beauty :
Analyse de la composition par INCI Beauty :
Analyse de la composition par INCI Beauty :
Analyse de la composition par INCI Beauty :
Analyse de la composition par INCI Beauty :
Je dois l’avouer, il n’y a pas beaucoup de surprises à l’analyse des compositions des produits. Même si je m’attendais à observer davantage de produits bien composés. La quasi totalité de leurs produits contient malheureusement au moins un ingrédient pas terrible. Mais surtout, les compositions ne sont vraiment pas top, avec de nombreux produits contenant plusieurs ingrédients déconseillés (nocifs et à risques).
De plus, The Body Shop utilise de nombreux ingrédients polluants pour l’environnement ou non biodégradables, ce qui est vraiment dommage ! Il ne suffit pas d’illustrer sa communication en mettant en scène d’adorables animaux, mais plutôt de vraiment les protéger avec des produits non-polluants.
Le greenwashing est très -trop- présent. Il fait complètement diversion avec toutes ces associations et campagnes de défenses des animaux ou du commerce équitable. Allez The Body Shop, mettez la même énergie au service d’initiatives directement liées à la qualité de vos produits !
Je dois avouer que la marque est très forte en marketing et sait se mettre en valeur, que ce soit dans son esthétique, que dans ses actions et relations publiques. Malheureusement, dès que l’on creuse un peu et que l’on regarde ses produits, on se rend compte que c’est notre santé qui est impactée, mais aussi l’environnement d’une certaine manière. Passer d’une stratégie court termiste à une stratégie long termiste pourrait changer complètement la donne et fidéliser la clientèle sur la durée, car ce type de questions, on ne se les posent pas à 18 ans, mais bien plus tard. Et puis tout le monde dans l’univers du Marketing sait qu’acquérir un nouveau client coûte tellement plus cher que de préserver sa clientèle.
Je ne recommande donc absolument pas cette marque, qui n’a rien de bénéfiques , à part ses jolis packaging et ses odeurs agréables !