Je vous écris cet article aujourd’hui avec beaucoup d’émotions : je suis enceinte !
Pour celles et ceux qui me suivent depuis un moment, vous savez que le chemin n’a pas été simple. Aujourd’hui, je vous raconte mon parcours PMA, ou plus précisément mon parcours FIV — en toute transparence, avec ses étapes, ses difficultés, et surtout un message d’espoir.
Chaque histoire est différente, bien sûr, mais parfois, savoir concrètement comment ça se passe aide déjà à se sentir moins seule et plus préparée.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je pense que c’est important de vous partager un peu notre histoire, et comment nous en sommes arrivés là…
On m’a diagnostiqué de l’endométriose il y a quelques années. Ça ne veut pas forcément dire « infertilité », mais on sait qu’il y a plus de cas d’infertilité chez les personnes concernées que chez celles qui ne le sont pas. Disons que ce n’est pas l’alliée la plus simple quand on veut un bébé.
Une fois la décision prise d’avoir un enfant, on a essayé presque trois ans naturellement. Au bout d’un an, je suis tombée enceinte… malheureusement, j’ai fait une fausse couche à 8 semaines d’aménorrhée. Après ça, plus rien pendant quasiment deux ans.
Et puis l’âge avançait aussi : j’ai 34 ans… et les médecins ne manquent pas de rappeler la fameuse horloge biologique.
Une fois la décision prise de se faire accompagner médicalement pour ce projet bébé, j’ai revu ma gynéco. Avec l’endométriose, la durée des essais et la fausse couche, on cochait toutes les cases pour passer en PMA. Elle m’a proposé la FIV directement (fécondation in vitro), sans tenter l’insémination, qui pour elle avait peu de chances de fonctionner vu notre profil. Et dans mon cas, perdre du temps n’avait pas beaucoup de sens, alors on s’est lancés !
Dès que la décision a été prise avec mon chéri, et avec l’accord de ma gynéco, on a démarré le processus.
On a commencé par la base : le bilan hormonal. Pour moi, c’était une prise de sang, et un spermogramme pour mon chéri. Tout était OK des deux côtés, sauf mon niveau de prolactine (l’hormone liée à l’allaitement) qui était un peu élevé, mais sûrement à cause du stress. J’ai dû surveiller ce taux plusieurs semaines en essayant de le faire baisser ; malheureusement, il n’a pas évolué dans le bon sens. Heureusement, comme il n’y avait que ça, ça ne nous a pas empêchés de démarrer la FIV.
Je savais également que ma phase lutéale (la phase de l’ovulation aux règles) était plus courte que la normale, ce qui traduisait une progestérone un peu trop faible. Rien d’insurmontable, mais ça a sûrement joué aussi dans l’équation.
En parallèle, il y a eu toute une partie administrative à régler. Mais, étonnamment, cela a été plutôt simple et nous avons bien été accompagnés par la clinique. Il y a tout un dossier à faire auprès de la sécurité sociale (notamment pour le remboursement des frais), ainsi que divers documents de consentement. Ce n’est pas la partie la plus fun, mais sans ça, rien ne démarre. Et une fois validé, on a enclenché la stimulation le mois suivant.

À partir du 2ᵉ jour des règles, j’ai commencé la stimulation ovarienne afin de développer un maximum de follicules. Cela se fait avec des piqûres que l’on se fait tous les soirs dans le ventre, pendant un peu plus d’une semaine.
J’ai fait le choix de me faire les piqûres moi-même, car mon chéri n’aime pas les aiguilles, et je n’avais pas envie de m’embêter avec une infirmière à domicile. Honnêtement, le système est très bien fait, facile, et peu douloureux : le produit est sous forme de stylo facile à doser, avec des aiguilles à usage unique. Le plus contraignant, c’est qu’il faut faire les piqûres à heure fixe tous les soirs. Dans mon cas, je me suis bien organisée, mais j’ai quand même dû faire une injection dans le train, car j’avais un déplacement professionnel durant cette semaine-là…
Au bout de cinq jours d’injections, j’ai commencé les échographies pour suivre l’évolution des follicules. Chez moi, on en voyait 2 à gauche et 8 à droite, ce qui est plutôt une bonne moyenne. À partir de ce moment-là, j’ai commencé à me faire un deuxième type de piqûre chaque soir, cette fois-ci pour bloquer l’ovulation afin qu’elle ne se fasse pas naturellement et qu’on ne perde pas les follicules développés.
J’ai ensuite eu 2 autres échographies pour vérifier que tout avançait correctement, et puis, 36 h avant la ponction, je me suis fait un dernier type de piqûre : cette fois-ci pour déclencher l’ovulation !
Arrivés à la clinique à 7 h du matin, mon chéri est parti de son côté pour le recueil. Quant à moi, j’ai été prise en charge dans la partie ambulatoire pour procéder à la ponction sous anesthésie générale.
Une fois dans le bloc, il y avait une table de gynéco (avec les étriers) où j’ai dû m’installer, entourée d’un anesthésiste, d’une infirmière et d’une gynécologue. Puis, une fois endormie, cette dernière a réalisé la ponction par voies naturelles avec une sorte de seringue. L’intervention a été assez rapide puisque je me suis réveillée moins d’une heure après, un peu engourdie, mais sans trop de douleurs. Juste des douleurs de règles légères, tout à fait supportables.
J’ai pu rentrer chez moi dès 13 h, et le reste de la journée s’est plutôt bien passé (si ce n’est que j’étais très fatiguée, mais sûrement à cause de l’anesthésie). Côté douleurs, ce premier jour était tout à fait supportable ; c’est après que ça s’est corsé (mais je vous en parle un peu plus bas).
Au final, nous avons récupéré les dix ovocytes qui s’étaient développés, et bonne nouvelle : on a eu un super match avec les spermatozoïdes puisqu’on s’est retrouvés avec dix embryons en développement. À partir de là, j’ai eu des nouvelles du labo presque tous les jours, pour me tenir informée de l’évolution de ces potentiels petits bébés.
On a eu beaucoup de chance car, jusqu’au 4ᵉ jour, aucun embryon n’a arrêté son développement et nous avons donc eu le choix parmi dix embryons développés. Le 5ᵉ jour, six embryons ont été jugés de bonne qualité : un pour le transfert immédiat (le meilleur), et cinq pour la congélation.
Puis, le matin de ce 5ᵉ jour, on est retournés à la clinique pour le transfert !
Là, tout est très contrôlé : les identités, les conditions de température et de pression, et tout un protocole de sécurité. Le transfert en tant que tel a été très rapide puisqu’il prend moins de cinq minutes. Ce n’est pas censé être très douloureux, mais je dois avouer que la partie où la gynéco a ouvert le col de l’utérus avec son spéculum pour déposer l’embryon n’a pas été des plus agréables… Heureusement, c’est très rapide, et ensuite, il n’y a plus qu’à rester au calme et à attendre les résultats !

À partir du jour de la ponction, j’ai dû prendre de la progestérone à très forte dose, deux fois par jour jusqu’au test de grossesse.
Pour vous situer, une femme enceinte produit naturellement autour de 100 à 200 mg par jour ; dans mon cas, j’étais supplémentée à 800 mg. Donc autant vous dire que mon corps l’a senti passer : grosse fatigue (moi qui ne fais jamais de siestes, j’en faisais une à deux par semaine), ventre super tendu et gonflé, constipation et ballonnements… Un inconfort général de mon corps !
Un autre effet secondaire de la FIV qui n’était pas très agréable : la sensibilité des ovaires après la ponction.
Il faut savoir que quand on vide les follicules, ils se remplissent de sang, et ça fait comme de gros hématomes. Mon ovaire droit, avec huit follicules de presque 2 cm, était gros comme un pamplemousse. Résultat : douleurs dans le bas-ventre pendant à peu près trois semaines en « on/off », crampes en toussant ou en éternuant, et réveils nocturnes parce que dès que la vessie était un peu remplie, ça appuyait et ça faisait mal.
Et mine de rien, même si les douleurs se sont bien calmées après trois semaines, je suis restée sensible pendant au moins un mois de plus. Et lorsque j’ai fait mon échographie, plus de deux mois après la ponction, mon ovaire droit faisait encore 5 cm de diamètre… Disons que le corps met un peu de temps à s’en remettre !
Honnêtement, avec tous ces effets secondaires, je ne m’imaginais pas vraiment que cette première FIV puisse avoir fonctionné. Et puis on lit partout que la première FIV marche rarement du premier coup — on parle souvent de 20–25 % — et que ça fonctionne plutôt au deuxième ou troisième essai. Du coup, je n’avais pas beaucoup d’espoir et j’essayais surtout de gérer l’instant présent.
Douze jours après le transfert, il était temps de faire le test de grossesse. Souhaitant faire la surprise à mon chéri, je ne lui ai pas dit précisément quand j’allais faire le test, afin de pouvoir lui annoncer la nouvelle s’il était positif…
Du coup, ce douzième jour, je me réveille à 4 h du matin (comme régulièrement à cette période) et je décide d’utiliser mon dernier test de grossesse en stock. Il était périmé depuis plus d’un an, mais je me suis dit que ça donnerait une tendance… Je l’ai fait, et, à peine 30 secondes après, un petit trait est apparu ! Très léger, certes, mais bien là. Ça m’a donné de l’espoir, sans me faire crier victoire, mais je pouvais aller faire ma prise de sang un peu plus sereine.
À midi, les résultats de l’analyse sont tombés : test de grossesse positif… je suis enceinte !
Bien entendu, nous avons été super heureux d’apprendre cette belle nouvelle. Après, je ne vais pas vous cacher que quand on a vécu une fausse couche, la joie arrive parfois sur la pointe des pieds. Tout le premier trimestre, j’ai été un peu sur la réserve. Mais spoiler : aujourd’hui, je suis enceinte de cinq mois et le bébé est en parfaite santé !

J’ai été suivie dans une clinique à Nantes. Les équipes ont été gentilles et efficaces, mais l’ambiance reste quand même assez froide et distante. On sent que c’est une procédure habituelle pour le personnel médical, et parfois, ça fait un peu « à la chaîne ». Bien sûr, on peut poser toutes nos questions, mais il n’y a pas vraiment d’accompagnement psychologique dans le protocole classique.
Et puis, même d’un point de vue médical, je n’ai pas eu beaucoup de suivi avec ma gynéco. Elle était peu disponible, donc j’ai vu beaucoup de personnes différentes, et je n’ai pas forcément eu un accompagnement très complet, avec beaucoup d’explications… Par exemple, j’ai fait une réaction allergique à la piqûre qui bloque l’ovulation (brûlures et rougeurs), et quand j’ai appelé les urgences, on m’a répondu : « Oh oui, ça arrive — mais de toute façon, si vous vous êtes déjà piquée, on ne peut rien faire, il faut juste voir comment ça évolue ». Rien de grave au final, mais j’aurais aimé qu’on m’en parle avant, ça m’aurait évité un petit stress.
Et puis n’oubliez pas : si vous ne vous sentez pas bien dans un établissement, parlez-en, changez de médecin si besoin, et sachez qu’il est tout à fait possible de poursuivre un parcours PMA ailleurs. Et si c’est difficile émotionnellement, n’hésitez pas à vous faire accompagner : psy, doula, sophrologue… ça peut vraiment aider.
Je dois avouer que pour notre parcours, on a eu beaucoup de chance, car ça a marché du premier coup, et tout est allé assez vite !
Pour remettre les dates :
Donc en trois mois, tout était lancé et j’étais enceinte. Je sais que c’est rapide au regard de beaucoup de parcours que j’avais lus — souvent plus compliqués et plus longs. J’ai conscience d’avoir eu de la chance, et c’est aussi pour ça que je vous le partage : pour dire que ça peut aussi bien se passer. 😊
J’entre dans mon sixième mois et la grossesse se passe plutôt bien. Il y a bien sûr les petits désagréments classiques, mais honnêtement, je m’en sors plutôt bien. Je n’ai pas prévu de faire des articles ou vidéos « spécial grossesse » trimestre par trimestre, car il y en a déjà des centaines sur YouTube, très bien faites.
Mais si vous avez des questions précises, n’hésitez pas à m’envoyer un message : je vous répondrai avec plaisir.
Si vous commencez un parcours PMA ou si une FIV se profile, je vous envoie beaucoup de douceur. Ce que je retiens, c’est qu’on peut ne pas être traumatisée par le process, que ça peut marcher du premier coup, même si ce n’est pas la majorité des cas, et qu’on a le droit de garder espoir. Prenez ce qui vous aide ici, laissez le reste, et surtout : faites-vous confiance ! ❤️
Cet article partage mon expérience personnelle. Il ne remplace pas un avis médical. Pour toute question sur votre santé, parlez-en à votre équipe soignante.